Accompagner un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap, c’est un engagement de cœur, mais aussi une responsabilité qui peut peser sur le quotidien. Heureusement, il existe des aides financières pour vous épauler, comme l’allocation aidant familial, officiellement appelée allocation journalière du proche aidant (AJPA). Découvrez comment elle fonctionne, qui peut en bénéficier et les démarches à suivre pour ne pas passer à côté de cette aide.
Qu’est-ce qu’un aidant ?
Un aidant familial, c’est un véritable héros du quotidien, souvent dans l’ombre, qui consacre du temps à un proche en perte d’autonomie, malade ou en situation de handicap. Ce rôle peut inclure mille et une tâches : faire les courses, accompagner aux rendez-vous médicaux, gérer des papiers administratifs ou tout simplement offrir une présence rassurante.
Être aidant ne signifie pas forcément être un membre de la famille : un ami proche ou un voisin peut également être considéré comme aidant, tant que le lien est fort et régulier. En France, on estime à près de 10 millions le nombre d’aidants. Si vous vous reconnaissez dans cette description, l’AJPA pourrait bien vous concerner.
AJPA : l’allocation aidant familial
Qu’est-ce que l’allocation journalière du proche aidant ?
L’AJPA, ou allocation journalière de l’aidant familial, est une aide financière instaurée pour accompagner les millions d’aidants en France. Elle est versée par la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) ou la MSA (Mutualité Sociale Agricole), selon votre régime de protection sociale. L’objectif principal de cette allocation est de compenser partiellement les pertes de revenus lorsque vous réduisez ou suspendez votre activité professionnelle pour soutenir un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap.
Au-delà du simple soutien financier, l’allocation aidant familial représente une véritable reconnaissance du rôle clé des aidants dans notre société. En effet, accompagner un proche dépendant demande souvent un investissement en temps, en énergie et parfois même des sacrifices professionnels ou personnels, ainsi qu’une charge mentale importante.
Comment en bénéficier ?
Pour bénéficier de cette allocation proche aidant, vous devez remplir certains critères bien définis :
- Votre lien avec la personne aidée : vous devez être son conjoint, partenaire de PACS, concubin, ascendant, descendant ou un membre de sa famille jusqu’au 4ᵉ degré (oncle, tante, neveu, etc.). Vous pouvez également être un proche vivant sous le même toit ou l’aider régulièrement ;
- État de la personne aidée : elle doit avoir un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %, ou être bénéficiaire de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en GIR 1 à 4 ;
- Votre rôle d’aidant :
- Vous devez apporter votre aide à titre non professionnel pour accomplir tout ou partie des actes de la vie quotidienne (toilette, repas, démarches administratives, etc.)
- Vous devez intervenir régulièrement auprès de la personne aidée et vivre en France ;
- Votre situation professionnelle : vous devez avoir pris un congé de proche aidant, un dispositif légal permettant de suspendre ou réduire temporairement votre activité professionnelle.
Pour faire votre demande d’allocation aidant familial, rendez-vous sur le site de la CAF ou de la MSA. Il vous suffira de remplir un formulaire dédié et de fournir les justificatifs nécessaires (certificat médical de la personne aidée, justificatif du lien familial, etc.). Pensez à anticiper : les démarches peuvent prendre plusieurs semaines.
Combien on touche quand on bénéficie d’une allocation aidant familial ?
Depuis le 1er janvier 2025, les montants journaliers de l’AJPA sont les suivants :
- 65,80 € par journée complète ;
- 32,90 € par demi-journée.
Le dispositif permet d’indemniser jusqu’à 22 jours par mois, et un aidant peut cumuler un total de 66 jours par proche aidé sur toute sa carrière.
Vous pouvez accompagner jusqu’à 4 proches différents dans le cadre de ce dispositif, à condition que chacun réponde aux critères d’éligibilité. Et donc, bénéficier de 264 jours d’indemnisation pour l’ensemble des proches aidés.
Zoom sur le congé proche aidant
Le congé de proche aidant est un dispositif légal qui permet de suspendre ou réduire temporairement votre activité professionnelle pour accompagner un proche dépendant. La durée maximale de ce congé est de trois mois, mais il est renouvelable et peut atteindre un an sur toute votre carrière. Celui-ci peut-être rallongé si un accord collectif le prévoit. Notez que ce congé n’est pas rémunéré par l’employeur, mais c’est là que l’allocation aidant familial intervient pour compenser partiellement votre perte de revenus.
Ce qu’il faut retenir de l’allocation proche aidant
Voici les points essentiels à retenir pour ne rien oublier sur cette allocation aidant familial (AJPA) :
- Qui peut en bénéficier ? Toute personne réduisant son activité professionnelle pour s’occuper d’un proche ayant une perte d’autonomie ou un handicap (sous conditions précises) ;
- Quel rôle pour l’aidant ? Apporter une aide régulière et non professionnelle pour accomplir tout ou partie des actes de la vie quotidienne ;
- Quel montant ? Depuis 2025, 65,80 € par jour complet ou 32,90 € par demi-journée, dans la limite de 22 jours indemnisés par mois ;
- Quelles démarches ? Un formulaire à compléter, disponible sur le site de la CAF ou de la MSA, à envoyer avec les justificatifs requis ;
- Quelle durée ? 66 jours indemnisés par proche aidé, avec un plafond global de 264 jours pour l’ensemble de votre carrière ;
- Combien de proches ? Vous pouvez aider jusqu’à 4 proches différents ;
- Un congé dédié : le congé proche aidant permet de mettre temporairement votre carrière en pause tout en restant protégé.
Soutenir un proche est un acte de générosité immense. Heureusement, des dispositifs comme l’AJPA existent pour alléger votre charge financière et reconnaître votre rôle crucial pour éviter l’isolement des personnes dépendantes.