19 janvier 2024

Tout savoir sur la perte d’autonomie

Temps de lecture 6 minutes

Une personne en perte d'autonomie et son aidant

Qu’est-ce que la perte d’autonomie ?

La perte d’autonomie, souvent associée au vieillissement, est une réalité complexe résultant de divers facteurs. Tels que des maladies chroniques, des handicaps ou des traumatismes. Cette condition se manifeste par une diminution progressive de la capacité à effectuer des activités quotidiennes sans assistance. Englobant les activités de la vie quotidienne (AVQ) telles que la toilette, l’habillage, la préparation des repas, la mobilité et l’hygiène personnelle.

Les activités de la vie quotidienne (AVQ)

Les AVQ sont des indicateurs essentiels de l’autonomie d’une personne. La difficulté à réaliser ces activités peut refléter la progression de la perte d’autonomie et peut donc donner droit à l’APA à domicile. La sensibilisation à ces signes est cruciale pour une détection précoce de maladie dégénérative par exemple, avec une intervention adaptée.

Quelles sont les causes de la perte d’autonomie ?

La perte d’autonomie peut résulter de divers facteurs complexes qui interagissent de manière unique selon chaque individu. Parmi les principales causes, on trouve le vieillissement naturel du corps, souvent accompagné de conditions médicales chroniques. Telles que l’arthrite, les maladies cardiaques ou neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.
Ces affections, comme la dégénérescence du cerveau, caractérisées par des altérations cognitives et motrices, peuvent considérablement affecter la capacité d’une personne à accomplir des tâches quotidiennes de manière autonome. Dans ce cas une Allocation Personnalisée d’Autonomie peut être attribuée en tant qu’aide aux personnes âgées pour le maintien à domicile.

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les traumatismes physiques peuvent également jouer un rôle significatif dans la diminution de l’indépendance. De plus, les troubles cognitifs tels que la démence, y compris la maladie d’Alzheimer, peuvent entraîner une dépendance accrue aux soins.

Comment évaluer la perte d’autonomie ?

L’évaluation de la dépendance repose sur des outils tels que l’échelle de Katz. Elle évalue la capacité d’une personne à réaliser six AVQ fondamentales. Une évaluation régulière permet de suivre l’évolution de la dépendance, d’analyser les signes de perte de l’autonomie et d’ajuster les interventions en conséquence.

Le Groupe Iso-Ressources (GIR) : Un Indicateur Clé

Le GIR, ou Groupe Iso-Ressources, est un outil d’évaluation utilisé en France pour mesurer le degré de dépendance d’une personne. Il classe les individus en six groupes en fonction de leur autonomie :

  • GIR 1 – Dépendance totale : il concerne les personnes âgées qui sont dans l’incapacité d’effectuer des mouvements simples. Qu’elles soient alitées ou en fauteuil roulant. Ces personnes ont besoin de la présence constante d’une aide à domicile pour les accompagner dans leurs activités quotidiennes. Elles peuvent donc bénéficier de l’APA à domicile ;
  • GIR 2 – Dépendance partielle : ce groupe englobe les individus dont les capacités mentales sont altérées. Comme la perte de mémoire immédiate chez les personnes âgées), mais qui conservent une autonomie de mouvement. Bien qu’ils puissent se déplacer, ils ont besoin d’une assistance pour certaines tâches quotidiennes ;
  • GIR 3 – Autonomie altérée : les personnes classées dans ce groupe conservent toutes leurs capacités mentales. Mais elles ont besoin d’aide pour les activités de la vie quotidienne. L’assistance peut inclure des tâches telles que la préparation des repas, la toilette et d’autres activités similaires ;
  • GIR 4 – Semi-autonomie : ce groupe concerne les individus capables de se déplacer seuls, mais qui peuvent nécessiter occasionnellement de l’aide à des moments spécifiques tels que les repas, le lever et le coucher ;
  • GIR 5 – Autonomie partielle : les personnes du GIR 5 n’ont besoin d’aide que pour des activités spécifiques comme la toilette, les repas et le ménage. Elles conservent une autonomie significative dans la plupart des aspects de la vie quotidienne ;
  • GIR 6 – Autonomie totale : qualifiant les individus qui maintiennent toute leur autonomie de mouvements et toutes leurs capacités mentales. Le GIR 6 représente le niveau le plus élevé de fonctionnement autonome au sein de cette classification.

Cette classification est cruciale pour déterminer l’éligibilité aux aides spécifiques, notamment à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).

Comment réagir face à la dépendance ?

La réaction face à la perte d’autonomie n’est pas mesurable et est propre à chaque individu aidant. Impliquer la personne concernée dans la prise de décision est essentiel. En respectant ses choix et en fournissant un soutien émotionnel. Les proches et les aidants doivent également être conscients de leurs propres limites et rechercher un réseau de soutien pour éviter l’épuisement.

Impliquer la personne concernée par la perte d’autonomie

L’implication directe de la personne dépendante dans les discussions et la prise de décisions concernant son plan de soins est essentielle. Il est impératif de reconnaître et de respecter ses préférences, ses valeurs et ses choix.

Communiquer avec les professionnels de santé

La collaboration étroite avec les professionnels de santé est un pilier fondamental dans la gestion de la dépendance. Établir une communication ouverte, transparente et continue avec les médecins et tous autres intervenants permet de mieux comprendre les besoins spécifiques de la personne en perte d’autonomie. Cette approche permet également d’ajuster les plans de soins en fonction de l’évolution de la condition de la personne dépendante, le but étant d’éviter l’isolement des personnes âgées.

Privilégier un accompagnement et soutien psychologique

La dimension émotionnelle de la perte d’autonomie ne doit pas être sous-estimée. Se faire accompagner par des professionnels de la santé mentale, tels que des psychologues ou des travailleurs sociaux, peut être bénéfique tant pour la personne dépendante que pour ses proches. Ces professionnels peuvent apporter un soutien psychologique. Ainsi qu’aider à surmonter le stress et l’anxiété liés à la perte d’autonomie, et faciliter le processus d’adaptation à cette nouvelle réalité.

Consulter des associations ou groupes de soutien

L’existence de nombreuses associations dédiées à la dépendance offre une ressource précieuse. Ces organisations fournissent des informations, des conseils et un soutien pratique aux personnes dépendantes et à leurs proches. Les groupes de soutien permettent également de partager des expériences, de trouver des solutions collectives aux défis rencontrés et d’établir des liens avec d’autres personnes vivant des situations similaires.

Planifier sur le long terme

Anticiper les besoins futurs est une étape cruciale. Établir un plan à long terme avec l’aide de professionnels de santé et de travailleurs sociaux permet de prévoir les ajustements nécessaires en fonction de l’évolution de la perte d’autonomie. Cela peut inclure des modifications en cas d’un maintien à domicile, l’acquisition d’équipements spécialisés, ou encore la planification de la transition vers des structures de soins adaptées.

Les aides pour faire face

Aides professionnelles : un soutien indispensable

Le niveau de dépendance évalué par le GIR oriente souvent le type et le niveau d’aide professionnel nécessaire. Les services d’aide à domicile, comprenant auxiliaires de vie et infirmiers, jouent un rôle vital en offrant une assistance personnalisée. Le GIR guide également la fréquence et l’intensité des interventions.

Technologies d’assistance

Outre les services humains, les technologies d’assistance ont un rôle croissant dans la gestion de la perte d’autonomie. Des dispositifs tels que les téléalarmes, les capteurs de mouvement, les applications de suivi médical et les aides à la mobilité peuvent être intégrés pour améliorer la qualité de vie et la sécurité des personnes dépendantes.

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : un soutien financier

En France, l’APA est une aide financière destinée aux personnes en perte d’autonomie. Le GIR détermine l’éligibilité à l’APA, avec un montant alloué correspondant au niveau de dépendance évalué. Cette allocation vise à financer des services d’aide à domicile, des aides techniques ou à faciliter l’accès à un établissement médicalisé. Pour bénéficier de l’APA il faut être évalué en GIR 1,2,3 ou 4.

Structures d’accueil spécialisées

Pour certains individus, la transition vers une structure d’accueil spécialisée peut devenir inévitable. Les maisons de retraite, les établissements médicalisés et les unités de soins adaptés offrent un encadrement professionnel spécifique aux besoins particuliers des personnes dépendantes, avec une attention particulière portée au GIR pour adapter les soins.

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