Environ 10 % des femmes souffrent d’endométriose, cette maladie chronique qui provoque des règles douloureuses et qui peut causer une infertilité. La maladie a longtemps été méconnue et taboue. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et des traitements existent.
Publié le 12 février 2021
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire qui touche une femme sur dix en France, selon l’Association française de lutte contre l’endométriose (www.endofrance.org). Elle est due au fait que des fragments de la muqueuse utérine (l’endomètre) migrent hors de l’utérus et viennent se fixer sur des organes voisins, comme l’intestin ou les ovaires, par exemple.
Causes ? Elles sont multifactorielles : facteurs hormonaux, environnementaux et/ou génétiques ; une prédisposition familiale peut aussi multiplier le risque par 5.
Conséquence ? Des douleurs au moment des règles, de la défécation, de la miction, ou lors des rapports sexuels. D’autres symptômes peuvent également survenir : fatigue chronique, troubles digestifs, douleurs au niveau du dos, des épaules.
« Les règles, c’est naturel. Pas la douleur »
L’endométriose est une maladie complexe, c’est sans doute pour cette raison qu’elle est souvent mal ou tardivement diagnostiquée.
De nombreuses jeunes femmes errent des années (en moyenne cinq ans) en état de souffrance avant de mettre un nom sur la maladie qui les ronge. « J’ai attendu des années avant de rencontrer une gynécologue qui me comprenne, explique Juliette, vingt-deux ans. Elle m’a expliqué que “ non, ce n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles et que oui, il y a des solutions pour lutter contre l’endométriose ”. Elle a compris ma douleur, mes difficultés à avoir une intimité, une sexualité, avec ce sang qui coule tout le temps, la honte parfois… »
Alors, si vous avez des règles très douloureuses, n’hésitez pas à parler avec le médecin traitant ou le gynécologue. Après un interrogatoire, il pourra vous orienter vers des examens radiologiques (échographie pelvienne, IRM) et vous proposer des solutions.
Endométriose et infertilité
30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose connaissent des problèmes de fertilité.
Si la grossesse ne vient spontanément, il est possible de recourir aux techniques d’assistance médicale à la procréation (Amp) : stimulation de l’ovulation, insémination artificielle, fécondation in vitro (Fiv).
A noter : la grossesse entraîne une « mise en sommeil » des lésions, mais ne guérit pas l’endométriose.
Des traitements existent
« La chirurgie, l’hormonothérapie, donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement », indique le site EndoFrance.
La plupart du temps, un suivi médical à vie est nécessaire. L’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée, surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place à la ménopause.
Plus les femmes parleront de cette maladie très invalidante et qui revêt différentes formes, plus elles seront écoutées… La recherche avancera et des solutions seront trouvées.
Des thérapeutiques non médicamenteuses
L’acupuncture, la sophrologie, l’hypnose, l’ostéopathie, les cures thermales peuvent vous aider à aller mieux, en complément du traitement médical.
Une alimentation équilibrée, une activité physique plusieurs fois par semaine comme le yoga, peuvent réduire les douleurs.