Décoder une ordonnance optique pour bien comprendre quel est son problème oculaire et surtout trouver des pistes pour le résoudre. C’est le défi de cette fiche Conseils qui propose déchiffrage d’une ordonnance optique, explication des différents maux optiques et leur prise en charge par la Sécurité sociale. Quelques informations nécessaires pour améliorer sa vision… au mieux de sa forme !
Publié le 26 mars 2012
RDV chez le médecin opthalmologiste
Il est essentiel de contrôler régulièrement sa santé visuelle chez un médecin ophtalmologiste. Avant tout changement de lunette ou pour une première prescription d’équipement optique, le médecin ophtalmologiste réalise l’ensemble des examens oculaires nécessaires au bilan médical. Ils sont :
l’examen du fond d’œil (rétine)
la pression intra-oculaire
l’examen de la face antérieure de l’œil qui comporte
les annexes (paupières)
la cornée
le système lacrymal
et les différents milieux transparents de l’œil.
L’ordonnance effectuée tiendra compte de ces différents paramètres.
Vision et dioptries
La prescription d’un équipement optique comporte :
Une monture et la compensation amétropique de l’œil (c’est-à-dire la puissance des verres qui permettra la compensation des différents défauts visuels de l’œil).
Cette puissance s’exprime en dioptrie qui est l’unité de vergence du verre (l’inverse de la distance focale du verre D = 1 /f’).
Comment utiliser cette formule de manière simple ?
Un myope de -2.00 D voit NET sans correction à 50 cm (soit f’ = 1/D = 1 /2 = 0.5 m soit 50 cm).
Pour qu’il puisse voir NET à l’infini, il faudra placer devant ses yeux un verre de correction = – 2.00 dioptries.
L’acuité visuelle
La qualité de vision d’un œil est définie par son acuité visuelle, unité différente de la puissance du verre.
L’acuité visuelle se rapporte à l’angle de discrimination le plus petit qui sépare 2 points distincts vus par un œil.
Le standard est égal à 1′ d’arc soit l’équivalent de 10/10. (AV= 1/amr = angle minimum de résolution de l’œil)
Mais on peut avoir plus de 10/10, par exemple, 12 /10 ou 15/10 d’acuité visuelle selon la qualité du système visuel.
Comment déchiffrer une ordonnance optique ?
Connaître les principaux défauts oculaires
Un œil normal dit emmétrope aura l’image d’un objet à l’infini placée sur sa rétine, il verra NET de loin ; son accommodation lui permettra de voir NET de près.
Le myope : a un œil trop long pour sa puissance ou trop puissant pour sa longueur ; l’image d’un objet placé à l’infini se trouve à l’avant de la rétine, ce qui engendre une vision FLOUE de loin. C’est un verre concave qui va compenser ce défaut , il porte le signe « -«
L’hypermétrope : a un œil trop court pour sa puissance. L’image d’un objet placé à l’infini se trouve à l’arrière de la rétine, il est obligé d’accommoder pour replacer l’image de cet objet sur sa rétine ; s’il ne peut pas accommoder sa vision sera FLOUE de loin et de près. C’est un verre convexe qui va compenser ce défaut, il porte le signe « + »
L’astigmatisme : il peut être myopique, hypermétropique ou mixte. Ce défaut présente la particularité de présenter une différence de puissance selon 2 méridiens perpendiculaires ce qui va engendrer une vision FLOUE de loin comme de près. C’est un verre cylindrique qui va permettre de compenser 2 puissances différentes. Il est additionné au verre de myope ou d’hypermétrope pour donner une compensation sphéro-cylindrique ; sa puissance est notée entre parenthèse sur l’ordonnance avec généralement le signe « -«
La presbytie : à partir de 45 ans, on peut observer certaines caractéristiques du vieillissement de l’œil, avec une modification de transparence des milieux oculaires et, en particulier, une diminution des possibilités accommodatives du cristallin. Le cristallin est une petite lentille biconvexe logé dans une capsule derrière l’iris, située dans l’axe visuel de l’œil. La presbytie est la conséquence de la perte du pouvoir de modification du cristallin qui ne peut plus augmenter sa puissance de courbure pour permettre une vision NETTE de près. Il faut donc compenser ce défaut par des verres convexes qui remplaceront l’action du cristallin.
Connaître les principales abréviations
OD et OG signifient respectivement « Œil Droit » et « Œil Gauche ».
ODG : œil droit et gauche
VL : vision de loin
VP : vision de près (caractérise la presbytie)
VI : vision intermédiaire
AV : acuité visuelle
ADD : addition (unité la dioptrie)
Exemples d’ordonnance
- Myope
OD = – 2.00 D
OG = – 3.50 D - Hypermétrope
OD = + 3.00 D
OG = + 1.50 D - Myope astigmate
OD = – 2.00 (- 1.00) 180 °
OG = – 3.00 (- 0.75) 90° - Hypermétrope astigmate
OD = + 1.50 (-1.00) 180°
OG = + 2.00 (- 0.75) 90 °
Le cylindre peut aussi se noter en signe +. Ce qui fera :
OD = + 0.50 (+ 1.00) 90°
OG = + 1.25 (+ 0.75) 180°
- Myope presbyte avec préconisation de verres progressifs
OD = – 2.00
OG = – 3.00
ADD + 2.50
L’addition est la puissance positive que l’on va ajouter à la puissance de vision de loin pour permettre une vision de près nette.
Avec une « add de 2.50 », la vision de près sera donc égale à :
OD = -2.00 +2.50 = +0.50
OG = -3.00 +2.50 = -0.50
Pour choisir ses lunettes, mieux vaut un opticien avisé !
Matériau organique, verres progressifs, “antifatigue”, “unifocal”, simples, doubles ou triples foyers, teintés, minces, inrayables, sans reflets ; monture extra légères, résistantes, flexibles ou confortables…
Les choix et les options relatifs aux verres ou montures sont nombreux et ils vont dépendre de plusieurs facteurs très personnels.
Vos besoins visuels selon vos habitudes de travail ou de loisir : premier des critères à prendre en compte, l’opticien est là pour vous guider sur le bon choix de votre équipement et sur la préconisation de verres qui vous apportent une vision optimale et confortable dans toutes les directions.
Prix des verres et des montures, de même que le remboursement apporté par la mutuelle.
Esthétisme : verres amincis, traitement anti reflet ; toute la gamme de teintes unies ou dégradées pour un regard adouci.
Travail sur écran ou sous une lumière forte, personne ayant une sensibilité accrue à la lumière : des verres teintés spécifiques seront conseillés.
Travail sur écran ou conduite de nuit : important de le signaler à votre opticien pour qu’il choisisse des verres adaptés, mi-distance, progressif, filtration légère.
Prise en charge : la mutuelle constitue la part de remboursement la plus importante de votre équipement optique. Vous avez droit à un équipement de lunettes (deux verres et une monture) une fois par an, dans une période de 12 mois.
Sauf exception, les lunettes solaires ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale.
Le coût d’une nouvelle paire de lunettes comprend de nombreux éléments : choix de la monture, qualité des verres et traitements optionnels (verres anti-reflets, teintés, antirayures, cf. ci-dessus). Il est important d’obtenir de la part de l’opticien un devis qui détaille les différents coûts et, surtout, apporte des garanties concernant la qualité du service et des soins apportés à l’exécution de l’équipement.
Connaître l’offre des Opticiens Mutualistes.
Lunettes ou lentilles ?
Côté esthétisme, les lentilles savent se rendre discrètes tandis que les lunettes savamment portées donnent un genre. Côté sport (hormis la natation !), les lentilles sont pratiques, le champ de vision est plus large et davantage en rapport avec les mouvements de l’œil.
Ces avantages mis de côté, les lentilles présentent quelques inconvénients :
éviter de les porter constamment (nécessité d’avoir une paire de lunettes)
nécessité de les nettoyer régulièrement,
renouvellement journalier ou mensuel,
risques d’irritations ou d’allergies, larmoiement et prix.
Par ailleurs, les lentilles ne sont pas compatibles avec tous les yeux, ni toujours possibles (cela dépend des corrections), et l’œil ne peut les supporter ad vitam.
Le remboursement de la Sécurité Sociale sur les lentilles est souvent minoré par rapport aux lunettes.
Opération de la cataracte
L’opération de la cataracte consiste à enlever le noyau du cristallin opacifié soit par extraction simple (sans fragmentation du cristallin), soit par phako-émulsification (le cristallin est pulvérisé sous l’effet d’ultrasons, puis aspirer au travers d’un petit orifice). Cette dernière technique a pour avantage de ne pratiquer qu’une ouverture très limitée du globe oculaire et d’obtenir une récupération visuelle plus rapide.
Le cristallin supprimé entraîne l’apparition d’un défaut optique (hypermétropie très forte). On la corrige en introduisant dans l’œil en fin d’intervention un cristallin artificiel soit une petite lentille optique (implant) dont la puissance est calculée en fonction de certains paramètres.
Prise en charge : en secteur 1 (tarif conventionné), elle est prise en charge à 100 %.
En savoir plus sur la cataracte.
Le traitement chirurgical de la myopie et d’autres défauts visuels comme la presbytie
Parmi les techniques de chirurgie réfractives, le lasik fait partie des techniques chirurgicales de référence pour le traitement des principaux défauts visuels à savoir les myopies (jusqu’à 12 dioptries), les hypermétropies (jusqu’à 6 dioptries), les astigmatismes (jusqu’à 6 dioptries) et également certaines presbyties (presby-lasik). Cependant avant toute opération, il est nécessaire de savoir quelle opération est praticable (lasik classique, lasik “tout laser” ou implant). Cette décision sera par exemple, fonction du degré de myopie.
Prise en charge : la chirurgie réfractive n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale car l’œil n’est pas malade. En fonction de la garantie choisie, la Solimut Mutuelle de France peut vous proposer un forfait.
En savoir plus sur l’opération de la myopie.
Traitement du glaucome
Le glaucome provoque une diminution irrémédiable du champ de vision. Il est la conséquence de dommages au nerf optique. Même si l’on ignore pourquoi le glaucome apparaît, il survient souvent à la suite de l’élévation de la pression à l’intérieur de l’œil.
La chirurgie classique (ou trabéculectomie) : l’intervention vise à créer une nouvelle voie d’évacuation de l’humeur aqueuse en enlevant un petit segment de trabéculum. La pose de tube est fréquente. Le tube dirige l’humeur aqueuse dans un réservoir derrière l’oeil. Environ 80 % des personnes qui subissent cette chirurgie n’ont plus besoin de gouttes ophtalmiques par la suite.
Pour le glaucome à angle fermé : un traitement d’urgence est requis. On a recours à plusieurs médicaments pour réduire rapidement la pression intraoculaire.
Une fois la pression abaissée, l’idéal est d’ouvrir une voie de passage à travers l’iris, à l’aide d’un rayon au laser. Cette intervention porte le nom d’iridotomie périphérique.
Pour le glaucome congénital : seule la chirurgie peut corriger ce type de glaucome. Elle se pratique dès les premières semaines de la vie.