La vaccination est l’un des piliers fondamentaux de la santé publique moderne. Elle a permis de contrôler et, dans certains cas, d’éradiquer des maladies graves, sauvant ainsi des millions de vies dans le monde. Cependant, le rôle de la vaccination dépasse la simple protection individuelle ; elle constitue également un geste de solidarité envers les autres. En se vaccinant, chacun contribue à la protection de la communauté, réduisant la propagation des maladies et protégeant les personnes les plus vulnérables
Quels sont les vaccins obligatoires en France ?
Chaque année, le ministère de la Santé publie un calendrier des vaccinations qui détermine les vaccins à administrer aux personnes vivant en France, selon leur âge. Ce calendrier précise quels vaccins sont obligatoires et lesquels sont recommandés.

Les vaccins de l’enfant
En France, onze vaccins sont obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Ils protègent contre :
- Diphtérie
- Tétanos
- Poliomyélite
- Coqueluche
- Haemophilus influenzae de type b (responsable de méningites et d’autres infections graves)
- Hépatite B
- Pneumocoque
- Méningocoque C
- Rougeole
- Oreillons
- Rubéole
Ces vaccins sont nécessaires pour l’entrée en collectivité (crèche, école) et visent à garantir une protection collective.
Ces vaccins sont généralement administrés sous forme de vaccins combinés, ce qui permet de réduire le nombre d’injections nécessaires.
Les vaccins de l’adulte
Pour les vaccins destinés aux adultes, il est important de noter que certains nécessitent des rappels réguliers pour maintenir leur efficacité. Ainsi, des rappels de vaccination sont nécessaires à l’âge adulte, notamment pour la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT Polio), tous les 20 ans à partir de 25 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans.
De plus, certains vaccins sont recommandés pour les individus contre des maladies spécifiques, notamment les personnes à risque, les adolescents et les personnes âgées. Voici les principaux vaccins recommandés par les autorités de santé françaises :
- Les infections invasives à méningocoque de sérogroupe B ;
- Les infections à papillomavirus humain (HPV), recommandé pour les adolescents (filles et garçons) ;
- Le Covid-19 à partir de 5 ans ;
- La gastro-entérite à rotavirus.
Et dans certaines situations :
- La tuberculose (BCG) ;
- la varicelle ;
- la grippe saisonnière, particulièrement conseillée pour les personnes âgées et celles présentant des risques spécifiques ;
- L’hépatite A ;
- Le zona.
Quelles sont les contre-indications ?
Des contre-indications médicales peuvent dispenser un enfant de recevoir certains vaccins, mais elles doivent être validées par un professionnel de santé. De plus, en cas de contre-indication définitive pour un vaccin, un certificat médical est exigé pour l’admission en collectivité.
Vaccination : quel remboursement de l’Assurance Maladie ?
Les vaccins sont remboursés par l’Assurance Maladie à hauteur de 65% sous condition d’une prescription médicale.
Par ailleurs, certains vaccins sont pris en charge à 100% :
- Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) pour les enfants et les jeunes de 12 mois à 17 ans ;
- Le vaccin contre la grippe saisonnière pour les personnes de plus de 65 ans, les personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD) ou les personnes obèses. Dans les autres cas, ce vaccin n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie.
- D’autres vaccins, comme celui contre l’hépatite A, peuvent également être entièrement pris en charge, mais uniquement pour les personnes à risque.
Il est important de noter que les vaccins obligatoires ou recommandés pour les voyages à l’étranger (comme ceux contre la fièvre jaune ou le choléra) ne sont pas couverts par l’Assurance Maladie.
L’injection du vaccin, lorsqu’elle est réalisée par un médecin, une sage-femme ou un pharmacien, est remboursée à 70% par l’Assurance Maladie, et à 60% si elle est effectuée par une infirmière. Dans certains cas de maladies chroniques, l’injection peut être remboursée à 100%.
De plus, votre mutuelle peut prendre en charge tout ou partie des frais de vaccination non remboursés par la Sécurité sociale.
Le concept d’immunité collective
L’immunité collective est un concept clé pour comprendre comment la vaccination peut protéger une communauté entière, et pas seulement les individus vaccinés. Elle se produit lorsque suffisamment de personnes sont immunisées contre une maladie (par vaccination ou par une infection antérieure) pour que la propagation de celle-ci soit freinée, voire stoppée.
Cette immunité collective est cruciale pour protéger les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées, comme les nourrissons, les personnes atteintes de certaines maladies chroniques, ou celles dont le système immunitaire est affaibli. Si une large proportion de la population est vaccinée, la probabilité que ces personnes soient exposées à la maladie diminue considérablement, car la chaîne de transmission est bloquée. En ce sens, se faire vacciner devient un acte de solidarité envers ces personnes vulnérables.
Les campagnes de vaccination sont-elles efficaces ?
Grâce à des campagnes de vaccination massive, des maladies autrefois mortelles ou très invalidantes comme la variole, la poliomyélite, la rougeole et la diphtérie ont été largement maîtrisées, voire éradiquées dans certaines régions du monde.
Ainsi, la variole, qui tuait des millions de personnes chaque année, a été éradiquée en 1980 grâce à un effort international de vaccination.
L’exemple de la rougeole est particulièrement éloquent. Cette maladie très contagieuse a vu sa prévalence diminuer de manière drastique dans les pays avec des programmes de vaccination robustes. Cependant, des réticences à la vaccination dans certaines communautés ont entraîné des résurgences de la maladie. Cela montre que la vaccination est aussi une question de responsabilité collective : en se vaccinant, on contribue à la santé et au bien-être de la communauté.
Les enjeux sociaux et éthiques de la vaccination
Certaines personnes peuvent être réticentes à se faire vacciner pour des raisons de croyances personnelles, de méfiance envers les institutions ou de crainte des effets secondaires. Ces préoccupations, bien que compréhensibles, doivent être pesées face aux avantages collectifs.
Les gouvernements et les organisations de santé publique font face à un dilemme lorsqu’il s’agit de promouvoir la vaccination : jusqu’où peuvent-ils aller pour encourager ou même rendre les vaccins obligatoires ? Certains pays imposent des vaccins obligatoires pour l’accès aux écoles ou à certains lieux publics, un choix qui peut être perçu comme une atteinte à la liberté individuelle. Cependant, ces mesures visent à garantir un haut niveau d’immunité collective et à protéger les individus les plus vulnérables.
Solidarité vaccinale et désinformation : garantir la confiance
La question de la solidarité vaccinale est aujourd’hui compliquée par l’existence de nombreuses informations erronées, souvent diffusées par des sources non scientifiques. Les réseaux sociaux et les plateformes de communication numérique ont facilité la diffusion de théories anti-vaccination qui sèment le doute sur l’efficacité et la sécurité des vaccins. Ces théories, bien que souvent infondées, peuvent influencer des personnes hésitantes et réduire ainsi le taux de vaccinés.
Pour favoriser la solidarité vaccinale, il est essentiel que les autorités de santé et les professionnels de santé communiquent clairement et de manière transparente sur les bénéfices et les risques réels des vaccins.
La réglementation européenne classe les vaccins dans les médicaments qui concernent l’immunité (mécanismes de défense du corps contre les microbes). Leur commercialisation, ou mise sur le marché, obéit donc aux mêmes règles que celles qui sont appliquées aux médicaments.
La sécurité des médicaments est évaluée avant leur mise sur le marché. Un vaccin ne peut pas être mis en vente s’il n’a pas une autorisation de mise sur le marché (AMM) donnée au niveau européen.