La prévalence du surpoids et de l’obésité est qualifiée par l’OMS (Organisation Mondiale de Santé) de pandémie mondiale qui touche tant les pays développés que les pays en développement, dont de nombreux pays émergents, soit près de deux milliards d’individus dans le monde. Consciente que la prévalence du surpoids et de l’obésité est un enjeu de santé publique, Solimut Mutuelle de France, mutuelle militante et engagée vous informe et vous accompagne sur ce sujet.
Chiffres clés
Globalement, environ 13% de la population adulte mondiale (11% des hommes et 15% des femmes) sont obèses. En 2016, 39% des adultes de 18 ans et plus étaient en surpoids. La prévalence de l’obésité a presque triplé au niveau mondial sur les quarante dernières années (1975-2016).
En France, un français sur 2 est en surpoids et un sur six est obèse. L’obésité́ concerne 17% des adultes et, chez les enfants, ce sont 16% des garçons et 18% des filles, de 6-17 ans : des chiffres à peu près stables depuis une dizaine d’années.
Qu’est-ce que l’obésité ?
L’obésité correspond à un excès de masse grasse et à une modification du tissu adipeux, entraînant des inconvénients pour la santé et pouvant réduire l’espérance de vie.
L’OMS donne une définition de la prévalence du surpoids et de l’obésité : « Il y a surpoids quand l’IMC* est égal ou supérieur à 25 et il y a obésité quand l’IMC est égal ou supérieur à 30 ».
- IMC : Indice de masse Corporelle
Quelles sont les principales causes de surpoids et d’obésité chez l’enfant ?
Les causes sont multiples :
La principale cause est un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et les calories dépensées. Un changement de régime alimentaire se traduisant par une consommation accrue d’aliments énergétiques (sucre et graisses).
La sédentarité ou activité physique insuffisante : quand l'enfant grandit, le manque d'activité physique et la qualité de ce qu'on va lui donner à manger vont influer sur son poids,
La manque ou la durée de sommeil peut retentir directement sur la prise de poids, qui sont à relier avec le temps passé devant les écrans,
Les prédispositions génétiques,
Les facteurs hormonaux, très rares chez l’enfant mais dont qu’il ne faut pas négliger,
Le mode éducatif parental : récompenses par la nourriture, obligation à manger, consommation de boissons sucrées,
Le niveau socio-économique : le surpoids et l’obésité sont des marqueurs d’inégalités sociales de santé et touchent plus particulièrement les personnes en situations de vulnérabilité ou de précarité
Quelles sont les complications de l’obésité ?
Les complications associées au surpoids et à l’obésité sont diverses :
Psychosociales : altération de la qualité de vie, signes de souffrance psychologique en particulier de troubles de l’estime de soi et du corps, dépression, stigmatisation,
Cardiovasculaires : hypertension, infarctus
Endocrines : diabète de type 2, puberté précoce,
Gastro-intestinales : cancer du côlon,
Pulmonaires : asthme, apnées du sommeil,
Musculo-squelettiques : pieds plats, risques de maladies articulaires,
Neurologiques : AVC
L’obésité infantile est un élément prédictif de l’obésité à l’âge adulte : la probabilité qu’un enfant obèse le reste à l’âge adulte varie selon les études de 20 à 50% avant la puberté, et de 50% à 70% après la puberté.
Les enfants d’ouvriers sont davantage touchés par le surpoids et l’obésité que les enfants de cadres. En effet, parmi les enfants d’ouvriers, 16 % en grande section de maternelle et 22 % en CM2 sont en surcharge pondérale, contre 7 % et 13 % parmi les enfants de cadres.
Les enfants présentant des facteurs de risque précoces de surpoids et d’obésité et les enfants de familles en situation de vulnérabilité doivent être suivis particulièrement, en raison d’une fréquence plus importante des problèmes de surpoids et d’obésité dans ces populations.
Ainsi, afin d’éviter une obésité persistante à l’âge adulte et la survenance de complications, l’HAS recommande de dépister tôt et de proposer une prise en charge précoce des enfants à risque d’obésité.
Comment prévenir l’obésité et le surpoids ?
Le rôle du médecin traitant ou du pédiatre est essentiel : grâce à une surveillance et un suivi régulier de l’indice de masse corporelle (IMC) chez tous les enfants et adolescents à l’aide des courbes de corpulence fonction de l’âge, du sexe, le professionnel de santé peut repérer précocement les enfants et adolescents à risque de développer un surpoids ou une obésité. Ce contrôle est préconisé au minimum 2 à 3 fois par an.
L’objectif de soin est l’amélioration de la qualité de vie physique, mentale et sociale et la prévention des complications mais la prise en compte du contexte familial, social, environnemental et culturel est nécessaire pour appréhender l’accès au soin et la motivation.
La prise en charge doit prendre en compte l’alimentation, l’activité physique, l’équilibre des rythmes de vie, les aspects psychologiques et socio-économiques.
L’implication des parents et adultes responsables de l’enfant ou de l’adolescent est nécessaire pour obtenir l’adhésion de l’enfant. Le professionnel de santé doit instaurer un dialogue rassurant, dédramatisant et déculpabilisant avec l’enfant et sa famille, gage de réussite de la prise en charge.
Quelle est la prise en charge de l’enfant en surpoids ou obèse ?
Pour tenter de relever le défi de l’obésité, véritable enjeu de santé publique, la France s’est dotée depuis le début des années 2000, de plusieurs programmes nationaux nutrition santé (PNNS), le PNNS 4 est actuellement mis en œuvre (2019-2023).
Trois niveaux de prise en charge ont été définis :
Le premier repose sur le médecin traitant ou pédiatre : consultation pour évaluation, explication et orientation possible vers un professionnel de proximité (diététicienne, psychologue, sport adapté).
Depuis le 1er novembre 2017, une nouvelle consultation de suivi et de coordination de la prise en charge des enfants de 3 à 12 ans en risque avéré a été créée.
Le second consiste en une offre de soins spécialisée : prise en charge multi discipline coordonnée par le médecin traitant par un plateau technique spécialisé.
Le troisième prévoit la prise en charge des patients atteints d’obésité sévère dans des centres spécialisés d’obésité (CSO)
L’éducation thérapeutique s’est également développée mais est encore trop limitée en médecine de ville.
Acteur global de santé pratiquant la médecine d’équipe coordonnée, et partenaire d’acteurs locaux d’éducation thérapeutique, les centres de santé pluri professionnels de notre réseau de santé Oxance, proposent un suivi et une prise en charge coordonnée des patients en surpoids ou obèses. Les professionnels de santé, médecin traitants, pédiatres, endocrinologues et diététiciennes sont à l’écoute des patients et de leurs familles pour proposer l’accompagnement le plus adapté. Pour plus de renseignements et prises de rendez-vous www.appli-oxance.fr
Comment agir ?
L’objectif principal face à l’obésité est la prévention. L’anticiper permet d’éviter non seulement les problèmes esthétiques, mais aussi physiologiques.
Chez les enfants, le traitement de l’obésité doit se limiter :
aux changements du comportement alimentaire, afin de rétablir l’équilibre nutritionnel : Apporter dès le plus jeune âge une alimentation variée et équilibrée, consommer davantage de fruits et légumes, cuisiner avec ses enfants, privilégier l’eau durant les repas et tout au long de la journée et pendant toute activité sportive,
à la pratique d’exercices physiques, adaptés à la capacité de l’enfant,
à la diminution des activités sédentaires, qui maintiennent les enfants assis, sans se dépenser énergétiquement,
à l’accompagnement psychologique, afin d’augmenter l’estime de soi.
Manger et faire de l’activité physique font tous deux parties des habitudes de vie saines.
Par ailleurs, la prévention de l’obésité infantile ne passe pas seulement par un mode de vie sain adopté par toute la famille. Les enfants sont également une cible de choix pour ce que l’OMS surnomme le marketing alimentaire. En effet, les liens entre les taux de prévalence élevés de l’obésité infantile, l’alimentation déséquilibrée et marketing alimentaire ne sont plus à démontrer.
Ainsi l’OMS appelle à une action urgente pour protéger les enfants contre le marketing numérique des aliments, car une absence de juridiction permet aux marques d’établir des techniques sophistiquées pour les cibler spécifiquement.
En France, dans les publicités alimentaires destinés aux enfants, il y a surabondance de produits trop gras, trop sucrés ou trop salés. : 88% des spots concernent des aliments de Nutri-score « D » et « E », classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel (contre 43% pour les aliments ‘tous publics ». En proportion, les industriels ciblent deux fois plus les enfants que les adultes sur ces aliments.
Consciente que la prévalence du surpoids et l’obésité est un enjeu de santé publique, Solimut Mutuelle de France lance son offre de paniers de fruits et légumes bio : « Mon panier de quartier ». Par ce service, proposé dans un premier temps sur Marseille, Solimut aide ses adhérents à mieux se nourrir en favorisant les circuits courts et de proximité, en prenant en compte les fonctions du système alimentaire (environnementales, économiques, sociales, sanitaires, éducatives, culturelles).
Pour en savoir plus :
La prévention et la prise en charge de l’obésité | Cour des comptes (ccomptes.fr)
Surpoids de l’enfant : comment retrouver l’équilibre ? (surpoids-enfant.fr)
Le petit guide de la qualité nutritionnelle pour les parents | Ma santé en Bourgogne Franche-Comté (ma-sante-en-bourgogne-franche-comte.org)