Plus de pauses pour plus d’efficacité

Bien sûr il y a ce que dit la loi : l'employeur a l’obligation d’accorder à ses salariés une pause minimale de 20 minutes dès que le temps de travail quotidien atteint 6 heures (article L3121-33 du Code du travail). Les conventions collectives peuvent prévoir des durées supérieures ou des modalités de prise de pause particulières en raison de l’exposition du salarié à un facteur de pénibilité. Mais, au-delà de ces obligations, permettre au salarié de prendre plusieurs pauses courtes dans sa journée de travail accroît ses performances.
Besoins physiologiques et cognitifs
Le cerveau comme le corps ont besoin de faire des pauses et le signalent. La chasse aux temps morts induite par de nouveaux types de management dans de nombreux emplois a vu l’augmentation de certains troubles musculo-squelettiques qui constituent toujours la première maladie professionnelle reconnue en France. Stimulées en permanence, les fibres musculaires ne se relâchent plus et provoquent contractures et douleurs importantes. De simples pauses de 5 minutes toutes les heures permettent aux fibres de se détendre. Se lever, faire quelques pas, s’étirer permet de réduire l’inconfort musculo-squelettique dû aux gestes répétitifs ou à l’inactivité musculaire (un quart des personnes ayant un emploi de bureau se plaignent de douleurs dans le cou). Changer de posture pour accélérer la circulation sanguine, atténuer la fatigue oculaire due au travail sur écran, accroître la vigilance en rompant la monotonie des tâches répétitives sont autant de raisons de faire une pause. De même, après une activité intellectuelle intense, 10 minutes de pause permettent de réveiller les capacités intellectuelles et de mieux retenir les informations reçues. La pause favorise donc aussi la créativité.
Conscientes de ces enjeux, certaines entreprises françaises, à l’instar d’autres pays asiatiques ou européens, ont franchi le pas et installé des espaces dédiés à la sieste ou aux massages !
La pause : levier de cohésion sociale
Une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) de 2013 a montré que les entreprises favorisant les pauses-café entre collègues augmentaient la productivité de 10 %.
Au-delà d’un moment de décompression, la pause est aussi un temps pour parler de sa pratique professionnelle ou des difficultés éventuelles rencontrées, pour évacuer, pour dédramatiser et se ressourcer, particulièrement pour les salariés isolés. Pour tous, la pause permet aussi un décloisonnement des différents services. A l’heure où chacun est désormais devant son écran, la pause est parfois le seul moment de la journée où on a un contact direct avec ses collègues. Ainsi, selon une étude de 2010 réalisée par LH2 (http://www.bva.fr/fr/sondages/le_repas_traditionnel_fait_de_la_resistance.html), pour 75 % des sondés, la pause-café est un outil efficace pour renforcer la cohésion au sein d’une équipe, pour 65 % le meilleur moyen d’apaiser les tensions.
La salle de pause : un lieu à investir
Des couleurs choisies avec soin, un coin bibliothèque, des chaises hautes, une cuisine aménagée : oublié le distributeur à café au fond d’un couloir mal éclairé. La qualité de ces espaces dédiés à la rupture entre temps de travail et temps hors travail, sont autant de signaux envoyés sur la façon dont l’entreprise ou l’organisation considère ses salariés. Outre leur fonction pratique, bien aménagées, les salles de pause participent donc au besoin de reconnaissance. Un coin cuisine permet également aux salariés de réchauffer un « plat maison » souvent de bien meilleure qualité nutritionnelle que les « snacks ou sandwichs » achetés à proximité du lieu de travail.
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